Nouveau contrôle technique,
Après avoir provoqué une ruée dans les centres ces dernières semaines, le nouveau contrôle autorisant les véhicules à rouler est officiellement entré en vigueur ce dimanche.
Cette fois c’est fait ! Plus fréquent, plus pointilleux, plus cher… le nouveau contrôle technique, conséquence de la transposition d’une directive européenne visant à améliorer la sécurité routière, entre officiellement en vigueur ce dimanche. C’est ainsi que ces dernières semaines, bon nombre de Français se sont pressés chez les concessionnaires en espérant une reprise de leur vieille voiture en échange d’une remise sur une toute neuve. Ou que les centres de contrôle ont vu leur liste de rendez-vous tripler avec des automobilistes soucieux de faire passer le test obligatoire à leur véhicule avant les nouvelles règles, plus contraignantes.
Davantage de points de contrôle
A partir de ce lundi, les véhicules qui seront passés au crible par les experts ne le seront plus sur la base de 123 « points de contrôle » mais 134. Quant aux 410 «défaillances » constatables, elles sont désormais au nombre de 610. Elles seront classées en trois niveaux de gravité : « mineure », « majeure » ou « critique », contre deux avis auparavant (favorable ou défavorable).
« Seulement 20% » des défaillances constatables sont potentiellement critiques, et seules les défaillances majeures et critiques conduiront à une contre-visite obligatoire dans les deux mois, précise le Conseil national des professions de l’automobile (CNPA). Une défaillance critique signifie que l’état du véhicule présente un « danger immédiat » pour la sécurité routière ou l’environnement, tel que des plaquettes de frein absentes ou mal montées, un essieu fêlé ou encore un siège conducteur mal fixé. A titre d’exemple, une mauvaise fixation du système d’échappement constituera une défaillance majeure, mais une mauvaise fixation de celui-ci avec un risque de chute conduira au constat d’une défaillance critique.
Réparation urgente en cas de défaillance critique
Autre changement majeur : le délai accordé au propriétaire pour faire réparer sa voiture sera grandement raccourci. Jusqu’à présent, en cas de résultat défavorable d’un contrôle technique, l’automobiliste pouvait faire réparer son véhicule dans les deux mois suivants ce contrôle initial, avant la contre-visite. Maintenant, en cas de défaillance critique relevée, le contrôle technique ne sera valable que le jour même, obligeant l’automobiliste à courir au garage le plus proche, sans quoi il ne pourra plus rouler légalement dès le lendemain.
En cas de non respect des obligations du contrôle technique, le propriétaire du véhicule est passible d’une amende forfaitaire de 135 euros, mais pouvant grimper jusqu’à 750 euros en cas de retard de paiement.
Un contrôle plus long et sans doute plus cher
Enfin, le fait d’avoir davantage de points à vérifier va probablement entraîner un allongement du contrôle technique, « au moins dans les premiers mois » selon le CNPA. Le temps que les centres et contrôleurs s’adaptent. Un contrôle dure actuellement 40 minutes en moyenne.
Cela signifie-t-il une hausse du prix du contrôle technique, qui tourne aujourd’hui autour de 65 euros en moyenne ? Le CNPA ne se risque pas à spéculer, se bornant à rappeler que chaque professionnel agréé est libre de fixer ses tarifs. Mais selon le groupe de contrôle technique Dekra-Norisko, tout comme l’association 40 millions d’automobilistes, les prix devraient augmenter de 15 à 20% en moyenne.
olivier COURSIER
12 Oct 2018bravo